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02.08.2008

L'immigré, signe des temps nouveaux.

« La France n’a pas à accueillir toute la misère du monde, mais elle a à en prendre sa part » Michel Rocard (7 janvier 1990)

J’ai entendu l’ancien premier ministre dire que le problème avec cette petite phrase était qu’on oubliait de citer la fin de son affirmation: « mais elle a à en prendre sa part ».

Je voudrais revenir sur ce mot, terrible : « misère »... "misère"? Voilà un mot pas du tout anodin, puisque la réalité désignée est si dure. Ce mot, je le nie, je l'attaque. Il est injuste et injurieux. Ce regard sur les pays du Sud est profondément mauvais.

Rocard a été provocant, je peux l’être aussi :

« La France n’a pas à accueillir tout l’espoir du monde, mais il faut qu’elle en prenne sa part »  (c'est de moi!)

Je ne veux pas simplement dire que l’immigration est une chance. Certes, je pense qu’elle l’est, si on prend préalablement le temps d’en saisir les principaux enjeux et les principaux obstacles.

Mais ce que j’ai vu et entendu au Burkina Faso, au Mali, c’est de l’espoir. Pas du type de l’attente passive. Mais de l’espoir du type du dynamisme. Oui, la grande majorité des jeunes Africains veut vivre en Occident. (il y a eu des moments où j'ai cru que c'était tout le monde, mais il ne faut rien exagérer)

Attention, les accuser de chercher à venir en France pour profiter de l’assistanat, c’est ne rien comprendre aux vécus des populations dans les pays du Sud.

Un des meilleurs exemples pour décrire le problème : Ces gens ne peuvent pas, la plupart du temps, s’imaginer à quel point les règles, les lois, les papiers en tous genres, les cartes, les codes participent au fonctionnement de la vie de tous les jours et de l’économie en général. Autre exemple : Ils ne peuvent pas s’imaginer ce qu’est une société où tous les enfants vont à l’école jusqu’à 16 ans. J’ai mieux compris en vivant 9 mois au Burkina, et en y retournant deux fois pour plusieurs semaines, à quel point l’accès aux connaissances basiques façonne une culture. Mon expérience de cela s’appelle tout simplement l’interculturalité. Le défi est là : dans la compréhension mutuelle des cultures.

Baissons nos murs. Elevons des ponts. Vivons derrière des murets. Remplaçons nos petits ponts de bois par des viaducs de Millau. Et sourions ! Des inconnus arrivent chez nous ! On va apprendre de nouvelles choses ! On va s’oxygéner !

STOP !

J’entends des voix me traitant de naïf. Mais non, amis craintifs, laissez-moi finir, j’allais le dire : Ne faisons pas deux fois la même erreur. Des étrangers viennent pour travailler chez nous ? Faisons leur de la place !

Allez, au boulot ! Il faut s’organiser !

Car le monde change… et il vient chez nous.

 

 

" Je fais le rêve qu'un jour, cette nation se lève et vive sous le véritable sens de son credo : “Nous considérons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes ont été créés égaux." Martin Luther King