28.10.2008
baroque et Barack
L’élection américaine est tout sauf classique. Elle s’annonce baroque, au bas mot.
Année bissextile après année bissextile, on retrouve la cristallisation de deux camps : conservateurs contre progressistes.
Le camp des progressistes se trouve poussé par un candidat atypique, car Noir. Le camp des conservateurs se trouve lui aussi poussé par la méfiance et par le rejet de cet atypisme.
Mais que disent d’eux-mêmes les votants ? Quelle Amérique voient-ils ? Car c’est leur propre vision qui va être intéressante, passé le 4 novembre.
(La politique sera soit républicaine, soit démocrate. Ca, on le sait déjà.)
Est-ce une Amérique ancrée dans ses valeurs ? Une Amérique regardant autrement le monde ? Voilà l’opposition que nous vendent les médias. Mais au-delà de ça, quid des années à venir ?
Il est bien difficile de décrire l’Amérique. Il est temps de revenir au pluriel, il faut décrire les Amériques. Cela serait d’autant plus judicieux que les Hispaniques ont une place croissante au sein des Etats-Unis. La frontière entre Mexique et Etats-Unis se renforce, se crispe. Mais l’immigration clandestine augmente encore : Voici une des fractures qui décrit les Amériques.
Quelles sont les autres ?
Je vois celles-ci :
Inégalités sociales croissantes : santé, éducation et richesse sont secouées.
Pourquoi ne nous donne-t-on pas de statistiques sur ces sujets ?
Exister en tant que leader face à la Chine et aux autres pays émergents. Pourquoi n’a-t-on pas eu de reportage sur ce que pense l’Américain moyen de la victoire olympique de la Chine ? C’est quand même la première fois depuis très longtemps qu’ils ne sont pas premiers en nombre de médailles d’or !
Interrogation sur leur identité. Se sentent-ils encore un peu européens culturellement ?
Liberté et Islam. Peut-on être musulman, libre et heureux aux Etats-Unis ?
Sur toutes ces questions, je ne trouve pas d’éléments de réponse. Qui offrira une analyse intéressante après l’élection ?
Que l’on fête Obama ou qu’on le regrette, en France nous connaîtrons encore moins qu’avant notre interlocuteur américain. Nous ne sommes même plus capables de dire si c’est notre allié ou notre adversaire !
Je m’y perds, victime des médias. L’Amérique est bigarrée. Est-elle encore bagarreuse ? L’Amérique est baroque. Arrêtons de la voir de façon classique. L’Amérique se sait-elle baroque ? Se choisira-t-elle Barack ? Si elle se choisit McCain, restera-t-elle cantonnée dans sa baraque ? Et même si elle choisit Obama, s’intéressera-t-elle aux autres baraques, cantonaises ou autres ?
Je m’y perds, victime des mots.
Et vous, vous avez des éléments de réponse ? d’analyse ?
D’autres questions ?
14:31 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : barack obama, etats-unis