Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12.09.2009

Je dis non à H. Guaino, ce n'est pas plus Internet que le président de la République qui brouille l'information.

Henri Guaino n’a pris la mesure des enjeux de notre temps.

1. Permettre la confiance.

Il est en effet nécessaire que les intellectuels à la disposition de nos politiques mesurent les tensions grandissantes au sein des sociétés.

Car nos sociétés entrent dans une période où les ressources d'énergies nécessaires à la vie de l’humanité diminuent. Nos sociétés, face à l’augmentation du coût de production de tout ce que l’on achète quotidiennement, doivent se regarder les unes les autres avec respect et dans la vérité. Il faut se faire de plus en plus confiance. Sinon, les tensions vont dégénérer.

Dans ce contexte, quel est le devoir d’un intellectuel ? C'est à mon avis, de permettre le dialogue, de permettre la circulation des informations au plus proche de la réalité. Les informations sont d'autant moins biaisées que l’on peut d'autant plus se faire confiance.

2. Risque contenu dans le relativisme induit par l'afflux vidéos sur Internet.

Ce matin, j’ai entendu sur la radio "France Info" un extrait de ce qu'Henri Guaino a dit à David Abiker dans l’émission « Parlons Net ».

Il a dit qu’Internet contenait le risque de transparence absolue et par là, de totalitarisme. Attention, il n’a pas rejeté, comme d’autres l’ont fait, la valeur d’Internet. Il a dit grossomodo que cela prenait du temps de maîtriser moralement ce nouvel outil.

Je suis d’accord avec ces deux idées. Mais il s’est servi de ces deux idées pour défendre le Président de la République et son ministre de l’Intérieur en disant que :

Les vidéos sur Internet mettent chaque parole sur le même plan. Sous-entendu: La p’tite phrase de Nicolas Sarkozy au Salon de l’Agriculture, et explicitement la plaisanterie (raciste, ndla) de  Brice Hortefeux, sont des apartés qui tendent à apparaître aussi représentatives de la politique gouvernementale qu’une annonce officielle à la tribune à une conférence de presse par exemple. Intéressant et à méditer, soit.

3. Remarque adressée à Henri Guaino: Nicolas Sarkozy fait pire.

Face à cela, je vous avertis, monsieur Guaino.

Monsieur Nicolas Sarkozy mène une activité de communication où il passe son temps lui-même à brouiller les pistes, à manier des écrans de fumée. La plus haute institution française, la présidence de la République, brouille le discours politique.

Nous, citoyens, ne savons que comprendre. Nous ne savons pas ce que pense et ce que fait le président que la majorité d’entre nous a élu. Nous ne pouvons pas lui faire confiance, à cause justement de sa façon de s’exprimer, à différents niveaux.

Monsieur Guaino, vous nous faites la leçon, à nous utilisateurs fréquents d’Internet, mais vous êtes au service de quelqu’un qui lui-même met tout sur le même plan dans sa communication. Et c’est le chef de l'Etat!

Ne parle-t-il pas de Carla en conférence de presse quand les sujets internationaux devraient mobiliser tout son sérieux ? N’écrit-il pas un SMS quand le chef de la religion majoritaire des Français est en face de lui ?

Surtout: N’empêche-t-il pas un dialogue sain quand il fait des effets d’annonce afin de pouvoir justifier un an après, par une rhétorique hypocrite, toutes ses actions politiques ?

 

Qui fait le plus de mal, monsieur Guaino ?

Le chef des Français qui brouille les ondes de l’information, information pourtant essentielle au contrat social et au pacte républicain ?

Ou bien les internautes qui, dans leur grande majorité, savent très bien que toutes les vidéos ne se valent pas ?

 

 

 

Occupe-toi de ta conscience d’abord, Henri, la France en a rudement besoin.