01.12.2008
Ma question à Martin Hirsch
J'ai une question très longue, mais très importante!! En effet, MIP propose de relayer nos questions au Haut-Commissaire. J'ai mis un commentaire sur son blog, puis ai pensé que je pouvais le recopier comme article sur le mien.
Je précise que je suis favorable au RSA (tout en étant choqué par son financement, mais ma question ne portera pas là-dessus).
J'ai l'impression que ce nouveau Revenu peut se retrouver face au même problème typique que les autres grandes mesures sociales gouvernementales (tous gouvernements confondus) : Les administrations font leur travail en cherchant d'abord à que ce qu'elles mettent en place fonctionnent. Elles "remplissent des cases", des "lignes de budget"...etc. Je ne dis pas que ceux qui y travaillent n'ont pas de cœur. Je dis que c'est normal de chercher à voir le résultat de ce qu'on fait, et que naturellement, on prend de mauvais plis.
Les administrations ont besoin de montrer qu'elles font bien fonctionner le système demandé par le gouvernement, alors elles acceptent beaucoup de personnes dans le nouveau dispositif. Or à ce moment-là, vont recourir à ce dispositif des gens qui savent comment demander, comment remplir les formulaires, comment plaire aux agents administratifs. Je ne parle pas d'escrocs, ce sont des gens qui ont de réels besoins. Mais une partie de ceux qui ont vraiment besoin de l'aide mise en place ne la demandent pas, parce qu'ils sont trop désocialisés pour se conformer aux demandes administratives.
Bref, je regrette pour le RMI par exemple, d'avoir vu des personnes le toucher, alors qu'elles auraient pu ne pas en bénéficier en acceptant un travail à temps partiel pendant la période nécessaire pour se réorienter professionnellement (je connais le cas de personnes qui auraient assez facilement pu faire les deux, mais qui ont profité du confort offert). Il aurait mieux valu leur refuser ce RMI et chercher à davantage soutenir ceux qui en avaient besoin car désocialisés ou en voie de désocialisation, personnes qui passent relativement souvent à côté du dispositif hélas. C'est bien là une intégration ratée (avec pourtant ce Revenu Minimum d'Insertion qui existe, mais je le répète qui a servi à des gens qui ne risquaient aucunement de ne plus être insérés dans la société).
Je ne veux pas faire un débat sur le RMI, mais je n'ai rien vu dans le RSA qui luttait contre cette incompatibilité partielle entre 'façon de travailler dans les administrations' et 'besoins réels des bénéficiaires potentiels du RSA'.
Ma question est : Qu'en pense Monsieur Hirsch ? Ai-je tort d'être inquiet? Y a-t-il des mesures mises en place pour obliger les agents administratifs à fuir ce risque?
00:02 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : mip, martin hirsch, rmi, rsa