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08.10.2008

pourquoi je ne parle pas souvent d'éducation

Je suis prof d'histoire-géo en collège-lycée et je ne traite jamais d'éducation ici.

D'ailleurs, quand je me suis inscrit aux commissions thématiques du MoDem, j'ai demandé conseil par mail à Corinne Lepage, hésitant à choisir entre "éducation" et "immigration/intégration" (je ne me souviens pas du titre exact, mais je me sens plus impliqué et plus compétent dans ce thème). Corinne m'a simplement répondu : "pourquoi pas les deux?" ... Me voici inscrit dans les deux.

Une amie du MoDem, prof elle aussi, ma demandé via Facebook pourquoi je ne parlais pas souvent d'éducation. Je viens de lui répondre ceci:

"Non, je ne parle pas d'éducation, car je ne suis pas à l'aise sur ce sujet. Notre système national est trop formaliste. Toutes les réformes ne s'attachent qu'à la forme.

Si je parlais d'éducation, j'essaierais d'en parler au niveau du fond, de l'esprit. C'est toute la société qui doit se demander ce qu'elle transmet. Or elle est en pleine crise d'identité. Si notre société avait le courage de se regarder dans une perspective lointaine, elle pourrait traiter ces questions ensemble (identité et transmission), mais hélas, notre société s'arrime à ses peurs.

Cette crise de confiance se retrouve au niveau financier. C'est le principal problème de la crise bancaire actuelle: ceci n'est pas mon avis personnel, c'est un banquier spécialiste de la bourse qui m'a dit cela!"

A+ les amis!

(un peu de mes nouvelles: je suis très heureux dans cette période d'éloignement temporaire de la vie politique)

Commentaires

parlons-en de visu à l'occasion ;-)

Écrit par : florent | 10.10.2008

Salut
en tant que chargé de TD, j'avais écrit qlq billets sur les pb étudiants. Plus que des propos généraux, j'aime lire la pratique.

Écrit par : LCDM | 12.10.2008

Merci pour cette note. J'aimerais passer un peu de temps à répondre mais je suis débordée de boulot en ce moment.
En fait, je me suis aussi inscrite à la commission Education mais la première et dernière en date a eu lieu à Parsi, nous avons été prévenus trop tard... Je n'ai pas envoyé de mail pour râler mais si tu as l'occasion de le dire à Corinne Lepage! Il s'agirait d'inclure les provinciaux dans la réflexion globale ;-)

Pour ce que dit ta note, je suis d'accord! Le discours général est sclérosé, les revendications syndicales fondées le plus souvent sur les moyens alors que le problème est ailleurs, les collègues fatigués... L'ensemble donne parfois un tableau alarmiste d'autant que les médias insistent sur toutes les affaires de suicides et de faits divers qui sont à prendre au sérieux d'abord parce qu'elle reflète un malaise social. Et pourtant!

Je discute avec une amie qui milite activement au SNES et qui m'explique que le syndicat ne veut pas mettre en avant ce qui marche pour ne pas faire monter les enchères de la valorisation au mérite...
Et pourtant il y a partout en France des projets étonnants, montés par des enseignants formidables qui font un travail d'adaptation et de pédagogie remarquable pour transmettre et non pour démagogiquement passer le temps.
Il y a ce film que je n'ai pas vu encore qui montre l'école autrement et dépoussière l'image de l'enseignant.
Il y a Tombeau pour le collège de Mara Goyet et Rapports de classe de ces deux profs de lettres qui enseignent en banlieue et veulent expliquer l'école à leurs lecteurs désinformés...
Il y a des formations à l'enseignement spécialisé (que je suis moi-même dans mon académie) qui dessine le visage du professeur de demain en remettant définitivement en cause cette tarte à la crème de l'autorité! Mettre les élèves au travail suppose des techniques particulières. Etre prof est un métier. La professionnalisation est obligatoire et essentielle pour l'acquérir!
Je termine par mon coup de gueule de la semaine dernière inspiré du tien d'ailleurs! Je ne peux pas concevoir qu'un lycée modulaire construise l'identité des citoyens que nous allons former dans les prochaines années!

Le lycée modulaire c'est l'adhésion de l'école à la société de consommation: choisis tout de suite ce qui te demandera le moins d'efforts. Le lycée modulaire c'est le renoncement à une formation humaniste et généraliste qui fait la renommée du système français (quoiqu'on essaye de laisser entendre à ce sujet par tous les rapports piza du monde!). Le lycée modulaire, c'est la fin de l'école démocratique nourrie par l'idéal d'assurer une formation commune à tous les citoyens. Le lycée modulaire signifie la définitive inutilité de la pensée profonde et complexe.
Tous à Paris le 19 OCTOBRE pour manifester contre cette réforme absurde qui veut se passer d'une vraie réflexion sur ce que doit être l'éducation du XXIème siècle!
Il ne s'agit pas de sauver des prérogatives ou des privilèges, il ne s'agit pas de revendiquer des moyens, il s'agit de s'interroger sur ce que doit être notre école demain. Nous, profs, en avons assez de passer pour les grévistes flemmards et râleurs endémiques, les boulets de l'Etat, les fossoyeurs trop gras du service public alors que nous sommes les chevilles ouvrières de la société qui se construit! Montrons-le! Bougeons!

Marie-Pierre BARRIERE

Que penses-tu de tout cela. C'est du bon gros vrac non distillé mais je n'ai pas le temps de procéder à une vraie synthèse réflexive ce soir ;-)

Bon lundi et bonne semaine. Et vive nous qui faisons le plus grand métier du monde (c'est pas moi, c'est Quitterie qui le dit!). J'aimerais bien qu'elle me voit toute suante entre mes murs essayer de faire comprendre à mes élèves l'enchaînement logique de cause à conséquence à force de grands gestes et d'exemples niais, pour qu'elle puisse confirmer son jugement!

Écrit par : Mapie | 13.10.2008

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