22.01.2009
Qu’y a-t-il de plus grave? Un hymne sifflé par une population aigrie? Ou un hymne galvaudé par les représentants de la nation?
Et si la démocratie manquait de débat parce qu’elle manquait tout simplement de souffle?
Certes le motif de la rébellion des députés de l’opposition est juste. Mais la forme de la contestation est viciée. Je trouve notre Parlement discrédité par ses deux bords …
Qu’y a-t-il de plus grave ?
Un hymne sifflé par une population aigrie ? Ou un hymne galvaudé par les représentants de la nation ? Les uns, à gauche, le chantant sans émotion, mais pris par la logique d’un coup de force sommes toutes assez calculateur, et les autres, à droite, ne se levant même pas.
Après des tribunes de stades qui mettent à mal notre hymne, nos propres députés lui mettent un genou à terre.
Hier soir, sur France 5, dans l’émission « C dans l’air », Frédéric Almeida, commentant la religiosité de l’investiture présidentielle américaine, trouvait une forme de religiosité civique dans nos symboles et rituels républicains.
Et si nous n’y croyions plus vraiment ?
Nous serions alors proches d’une crise identitaire française.
Nous avons encore un petit peu de marge pour refonder un idéal social français. Universaliste. Un idéal capable de proclamer comme le président américain hier, que la France n’a pas de pays ennemis.
Que l’Europe est notre communauté culturelle, notre cadre d’avancée politique.
Que le monde n’est pas hérité de nos grands-parents, mais emprunté à nos petits-enfants. Qu’il n’est pas une marchandise. Qu’il ne doit plus être un terrain de jeu pour enfants gâtés.
Que notre histoire est celle de la dignité et de l’honneur, de l’indépendance pour tous ceux qui veulent vivre libre, de par leur travail, leur force engagée pour la communauté nationale, depuis Vercingétorix, en passant par Clovis, Charles Martel, Charles le chauve, Hugues Capet, Philippe Auguste, Saint Louis, Charles VII, Louis XI, François Premier, Henri IV, et les derniers Louis, pris dans un mouvement de fond historique qui les a dépassés et emportés - celui de l’humanisme, allié à la raison et à l’indépendance de la science - trouvant son apogée dans l’histoire des Lumières,
une histoire de liberté, d’égalité, celle de notre Révolution, et de ses spasmes salvateurs, faits de fondations de républiques et de constitutions, ouvrages maintes fois remis sur le métier,
une histoire de fraternité, ancrée par une tradition d’engagement social exemplaire, débordant !
La France est une terre d’accueil… qui n’est presque plus accueillante. Là encore un manque de souffle.
Ca fait environ 15 ans que Jean-Louis Aubert a chanté : il est temps à nouveau, de prendre le souffle nouveau … ça me parlait. Depuis, toujours rien. Nada. Nichts. Nothing.
La politique n’est pas un système. Elle est l’expression d’un vivre-ensemble. Si elle est malade, c’est d’abord vers la société qu’il faut tourner sa recherche de diagnostic. Le système, les institutions, ce n’est rien de plus qu’un outil. Formidable et complexe. Mais qui ne vit en fait que par l’attention que lui portent les citoyens. Comme le petit Prince prend soin de sa rose quotidiennement.
Prenons du goût au vivre-ensemble et au legs historique confié par nos ancêtres: l’organisation de nos libertés et leur mise en forme politique. Nous le devons à nos descendants. Nos le devons à nous-mêmes. Ce semblant de vie, cette vie de marionnette dans un système politique sclérosé, personne ne la mérite. Ni nos élus, ni nous, militants et citoyens.
00:40 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Et si notre histoire présente devenait l'Histoire de demain, de nos petits enfants ? Avons assez de recul pour analyser nos propres turpitudes ? Agissons en fonction de notre conscience... Nos enfants nous jugeront ! Ne soyons pas juges et parties...
Écrit par : Julien Viel | 25.01.2009
C'est l'impression que je t'ai donnée, Julien?
Je n'espère pas, car je suis d'accord avec toi dans ta vision du présent et de l'Histoire... mis à part que je pense que sous certains angles, on peut avoir assez de recul pour analyser nos turpitudes actuelles.
Écrit par : GuillaumeD | 25.01.2009
Analyser... oui ! Avoir assez de recul pour avoir la bonne analyse... je n'en suis pas sûr. Bien que je partage ton analyse sans recul ! hihi
Écrit par : Julien Viel | 25.01.2009
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