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27.10.2008

Non à l'opposition entre financement RSA / financement des banques

Il est plus que stupide, il est néfaste, d’opposer l’argent garanti aux banques et l’argent difficile à trouver pour financer le RSA.

Qui financera le RSA, si les PME ne font pas de bénéfices ? Et seules les banques peuvent permettre de financer les projets des PME. Donc leur permettre de faire des bénéfices!

Il faut aussi contrôler les liens banques-PME , surtout vérifier que l’argent mis à la disposition des banques sert effectivement à financer les projets des PME. Bonne nouvelle, c’est le cas. Hum hum... je constate que je me retrouve à défendre ici deux projets importants du gouvernement de Sarkozy.

Sauf que… des PME se cassent la gueule ces temps-ci. La question qui me vient est : Pourquoi n’ont-elles pas été soutenues avant ?

Au printemps 2007, Bayrou avait comme proposition de soutenir en premier lieu les PME, pour soutenir notre économie. Le MoDem continue aujourd’hui de rappeler son excellente proposition : 2 emplois sans charge. Tout le monde fait la sourde oreille … parce que c’est Bayrou ? Parce que ça oblige à reconnaître qu’il avait raison ?

 

Changeons de point de vue. Dirigeons notre lunette vers la citoyenneté :

Tous nos compatriotes qui travaillent dans les PME ont besoin d’être soutenus. Mais ce sont aussi des citoyens qui sont 100 fois POUR la solidarité avec les plus pauvres !

Et on opposerait, à grands coups de démagogie, l’aide à apporter à ceux qui font le PIB de la France jour après jour de l’aide à apporter à ceux qui cherchent à intégrer le marché du travail et qui n’y arrivent que trop rarement ? ?

Quelle vision mauvaise de notre pays et de ses liens sociaux !

Notre existence, au sein de la société, s'épanouit dans un triple mouvement : vivre, travailler, partager.

Il ne s’agit pas de travailler plus pour gagner plus. Cette phrase ne veut rien dire. Elle nous a fait rire jaune depuis un an et demi. Elle doit nous mettre en révolte aujourd’hui. Yalla !

Il y aura toujours du travail là où il y a de la vie.

Platon avait écrit : « Il existe trois sortes d’hommes: les vivants, les morts, et ceux qui partent en mer. »

Je ne m’intéresserai pas aux vivants qui ont peur de la bourrasque qui s’annonce. Ma vie sera avec ceux qui partent en mer. Yalla !

Les vivants, je les laisse travailler plus pour... scier la branche sur laquelle ils sont assis.

 

09.10.2008

Toutes les questions qui m’ont fait mal à la tête en regardant le documentaire sur France 3 hier

Pièces à conviction était ma foi fort convaincant. Bravo à Elise Lucet et Lionel Deconinck ainsi qu'à toute l'équipe. Voilà une émission pour laquelle on est fier de payer sa redevance!

 

Mes questions:

Spéculer est-il immoral ?

Quelles sont les différences entre investir et spéculer ?

Créer un produit financier dérivé à partir de produits réellement échangés met-elle cette économie réelle en danger ?

 

Quel moyen de pression international peut-on mettre en place pour avoir les 30 milliards de dollars annuels pour lutter contre la faim dans les pays en retard de développement ?

(je crois que c'est celle-là qui m'a fait le plus mal au crâne)

Total a-t-elle intérêt à voir des prix du pétrole hauts ? (cela lui permet de continuer à être rentable sur les gisements de la mer du Nord, de + en + profonds donc de + en + coûteux, alors que le Moyen-Orient n'est pas près d'avoir ces problèmes?)

Quelle est la force de Total-Fina-Elf au niveau politique international ? Cette entreprise a-t-elle des alliés objectifs ? Avec eux, forme-t-elle un puissant lobby? Ou bien agit-elle seule?

 

Quand je pense que mes élèves crient à l’injustice dès que je fais un pet de travers, mais n’écoutent pas vraiment quand je les informe des déséquilibres de notre monde… je me dis que l'esprit humain n’est pas naturellement porté à la compréhension de la complexité.

Je me permets un conseil à tous ceux qui prétendent à la compréhension globale de notre monde :

Morin (Edgar), L'Éthique complexe (t. 6), Le Seuil . C'est de la philo. Il s’agit du tome 6 de la Méthode

Je vais m’y replonger, pour retrouver l’inspiration, la force de transmettre.

31.07.2008

3 principes pour qu’une utopie soit féconde (selon P.Y. Gomez)

J’ai assisté à l’intervention de monsieur Pierre-Yves Gomez lors d’un colloque. J’en résume ici des idées qui m’ont impressionné.

 

La question qu’il a traitée est :

« Les innovations en économie : des utopies naïves ? »

Il a tiré 2 questions de cette problématique dans son introduction:

1. Toutes les recherches du progrès économique et social n’ont–elles pas commencé par des utopies ?

2. Quand est-ce que l’utopie est passée au stade du réel, en ayant effectivement réalisé une organisation économique désirable et durable ?

Il a aussi rappelé que l’ouvrage de Thomas More titré « Utopia » renvoie à deux sens : « eu-topie » et « u-topie », soit étymologiquement « lieu du bonheur » et « non-lieu ».

 

Dans sa première partie, il a montré par des exemples historiques que les innovations ont été des « utopies » à leurs débuts.

Dans sa deuxième partie, P.Y. Gomez m’a littéralement séduit !

Il y a défini trois principes comme étant des conditions essentielles pour que des utopies soient fécondes. Je cite :

« Premier principe: ce sont les pratiques meilleures qui rendent les humains meilleurs et non pas les humains les meilleurs qui assurent des pratiques meilleures. En d’autres termes, il ne faut pas surestimer la bonté et les qualités humaines comme des conditions préalables à la réalisation de l’utopie : au contraire, la réalisation de l’utopie est un moyen de rendre meilleurs ceux qui y participent. »

« Second principe: une utopie réaliste n’est jamais totalisante. En clair, elle ne cherche pas à fonder une société nouvelle radicale, exemplaire, elle cherche plus modestement à créer des pratiques exemplaires. »

« Troisième principe : une expérience fondée sur une utopie génère de nouvelles expériences identiques. »

Selon ces trois principes, l’économie sociale et solidaire a tout pour être une utopie féconde. Mais si des sous-systèmes de cette nouvelle économie voulaient s’imposer pour devenir le nouveau modèle unique, il y aurait négation du second principe… donc aussi du premier. De quoi sérieusement handicaper la réussite du troisième.

 

Enfin, là ou P.Y. Gomez m’a planté sur mon siège, et j’ai encore du mal à intégrer la portée de son affirmation, c’est quand il a dit que :

« au fond, cette économie financière que l’on nous présente somme sérieuse, n’est-elle pas aussi une utopie, avec son rêve de marché pur, parfaitement technicisé, propre, mathématique ? Avec son idéal de transformer le monde par une allocation rationnelle des ressources au niveau planétaire ? en reprenant les trois principes que je propose, on pourra juger de la soutenabilité de cette utopie.»

Le capitalisme libéral, dans ses aspects libéraux mondialisés actuels, n’est pas libéral. C’est une chose de le penser. C’est autre chose de le démontrer. Merci Pierre-Yves Gomez !

 

Et maintenant ?

Nous sommes face à d’immenses défis. L’économie sociale et solidaire se développe actuellement en n’ayant pas pour base de rémunérer le capital, à la différence du capitalisme. (c’est quelqu’un de très bien qui m’a dit cela hier soir à la terrasse d’un café)

Quelle utopie je choisis aujourd’hui ?

L’ancienne qui vieillit mal ?

Ou la nouvelle, à laquelle je vais apporter ma petite pierre = mon choix d’évoluer librement en étant soucieux des évolutions libres des autres ?

Une fois de plus, la réponse est dans la question.

 

 

 

(note du blogueur: j'ai ici beaucoup copié-collé, je dois le reconnaître. Mon seul souci était de ne pas déformer le propos de l'auteur.)