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26.08.2009

Vous avez dit "projet" ?

En ce qui concerne notre projet commun, qui peut se résumer à "mettre fin à la politique de l’UMP", je ne suis pas optimiste.

Pas besoin de revenir sur le constat de ce qui fait le rapprochement PCF-PS-Verts-MoDem-et autres : l’antisarkozysme.

Regardons la situation politique française avec un tant soit peu de hauteur : Mettre fin à cette minable et destructrice politique sarkozyenne de court terme… ? Oui, mais nous n’y arriverons pas simplement en dénonçant tous les méfaits actuels du gouvernement sauce élyséenne, même si c’est sincèrement à l’unisson et avec virulence.

Proposer un projet aux Français, donc. Il n’y a qu’un seul moyen : se mettre d’accord sur 1 à 3 objectifs, puis sur la méthode.

Des objectifs nécessaires et probables seraient :

. .1. Le développement durable.

    Expression déjà trop usée ? Corinne Lepage a parlé dernièrement d’« évolution soutenable ».

    Quoi qu’il en soit, le risque est le même que pour l’actuel gouvernement : Son truc, c’est " la réforme". Or Jean-François Kahn a rappelé sur un plateau télé avec lucidité : "Mais la réforme de QUOI ?"

    Je renchéris : Le développement de QUOI ? L’évolution de quoi ?

    Rappelons que la liste Europe Écologie a connu son succès sans dire précisément quels secteurs économiques elle allait soutenir et lesquels elle allait combattre. Cela n’a donc été qu’une victoire de plus pour la comm’ et les bonnes intentions.

    Alors les écolos ? Dites-moi s’il vous plaît : Biocarburants ou pas ? Nucléaire ou pas ?

    Pas de nucléaire… ? OK, comment s’il vous plaît ?

    Je suis donc déjà inquiet sur un point : Même si on a officiellement un projet commun centré sur  le développement durable, il n’est pas sûr qu’on soit d’accord sur ce qu’on développe ou pas, puisque les divers camps politiques, rassemblés depuis l’extrême-gauche jusqu’au centre, iraient des décroissants aux industrialistes, des « tout social » aux « tout bio », des anticapitalistes aux libéraux modérés… etc.

    2. Une réforme des institutions.

      Déjà, pas sûr qu’on ait envie de s’y recoller, vu que le chantier Balladur vient de se terminer. Je sais bien qu’il est demeuré très loin des idées contenues dans le(s) projet(s) de 6ème République.

      Mais quoi qu’il en soit, ce serait encore plus difficile de se mettre d’accord :

      - Jusqu’où "participative"-t-on notre démocratie ?

      Parce que ça sent si vite le populisme, lorsqu’une idée nouvelle n’est pas maîtrisée dans toute sa complexité.

      - Quid de la fin des départements ?

      - Quels moyens mis en place face aux lobbies? Lobbies qui vont - avec discrétion, malice et cynisme - mettre des bâtons dans les roues dans l’assainissement de notre Justice et son effective séparation d’avec les milieux politiques.

      - Quels dossiers ressort-on ? Quelles amnisties accepte-t-on? Pour celle des pots-de-vineurs des grandes entreprises françaises ? Pour celle des sorciers de la Françafrique ? Pour celle des fraudeurs électoraux qui s’en sont bien tirés jusqu’à présent (Tibéri, Balkany, chaussettes du Sud…etc. ) ?

      Quels débats ? Quand ? Quelle manière de trancher ? Qui vote ?

      Je ne vois vraiment pas comment on peut créer une dynamique commune, cohérente et puissante, compte tenu de la situation actuelle, si loin de permettre de relever les défis que je viens de citer.

      Ou alors… des jeunes qui envoient tout plaquer et qui nous font un revival de mai 68.

      Tiens ça, j’y crois et je parie dessus!  2010 : ton printemps sera chaud !!

      (surtout qu’on va se retaper un 80% d’abstentions chez les 18/25 ans aux régionales en mars ;-)

      Je serais tellement content de voir les enfants et les petits-enfants des jeunes de mai 68 leur renvoyer une révolution sociale sur le thème : « vous avez vécu à crédit sur notre dos pendant 30 ans, maintenant on doit rembourser la dette que vous nous avez laissée. Bah… on veut pas ! »

      Sarko qui se ferait virer par un formidable mouvement de jeunesse, des jeunes anti-mai 68 ! Je rêve avant même de dormir. Mais qu’est-ce que je vais bien dormir !!!

       

      A demain pour un projet où je livre un concept remodelé à ma sauce.

      Commentaires

      Ca fait drôlement plaisir de te lire :o)

      Écrit par : florent | 26.08.2009

      @guillaume : super billet comme d'hab, bisous, nini

      Écrit par : virginiev | 26.08.2009

      Toi qui est plus en contact avec les "jeunes" que moi... Tu ressens une montée de revendication? Tu dirais qu'elle va dans quelle direction? Quelles sont ses identités?

      Ou alors, ce n'est qu'un rêve?

      J'ai entendu un soixante-huitard (le faux, hein, genre je bosse dans la mode et parisien, pas le modèle ouvrier cégétiste...) dire qu'il ressentait cette énergie des jeunes. Ca m'a étonné. Il faudrait que je me mette plus à l'écoute!

      ciao,

      Écrit par : bnwab | 26.08.2009

      très bonne question, Benoît.

      C'est d'abord un rêve, oui, bien sûr!
      Ensuite, je dirais qu'il faut surtout prendre conscience qu'il n'y a pas une jeunesse, mais des jeunesses. La plupart de ces jeunesses sont de plus en plus dans la contestation.
      Mais en ce qui concernerait des revendications, je ne sais pas... et je n'oserais parler à la place de 18/25 au sein desquels je ne suis plus depuis presque 10 ans!

      @ flo et nini
      merci :-))

      Écrit par : GuillaumeD | 26.08.2009

      des jeunesses, j'en suis convaincu! j'ai parlé de ses identités...

      c'est vrai que les jeunes que tu voies sont plus jeunes.

      Dans ma famille (soeurs, cousins...) je n'ai pas vu beaucoup de revendications. Pour ce que je vois dans la rue, je vois plus un attirail technologico-consumériste.
      Les médias, bof, que montrent-ils?

      J'entends beaucoup de "vieux", encore ce midi à France Inter, lors d'un café philo à Rueil dire: les jeunes ne réfléchissent pas, ne revendiquent pas, ne participent pas à des assos ou des causes. Dans ce café philo, la moutarde m'était montée au nez sur la base du: ils ne viennent pas parce que votre truc c'est pour les vieux. (c'est vrai que la vache, c'était prout-prout, bourgeois, pédant tout ça) Et que accessoirement je ne suis pas vieux. Mais j'étais devenu une exception même dans le fait de me poser des questions.

      Alors? Suis-je complètement anormal? Ou ne voyons-nous pas où sont les questions, les revendications?

      pffff...

      Écrit par : bnwab | 26.08.2009

      à un moment j'ai lu ça:
      http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9n%C3%A9ration_Y

      Écrit par : bnwab | 26.08.2009

      je répondrais par la positive à ta dernière question: nous ne voyons pas où sont les questions et les revendications.

      Écrit par : GuillaumeD | 26.08.2009

      Hééééé!
      On peut utiliser un peu utiliser une lichette de notion d'interculturalité pour l'expliquer!

      On pourrait peut-être dire: si nous ne le voyons pas, c'est que ces revendications ne sont pas visible depuis la norme de ce qu'est le débat politique en France aujourd'hui. Tout ce qu'ils peuvent dire est irrecevable pour la "culture" politique . (rejoignant d'ailleurs du coup de nombreuses autres catégories, mais c'est un autre débat...)

      Et si je pousse un peu plus loin, il faudrait que je lise le comité invisible. Voir s'il y a de la pertinence par là-bas...
      zinelibrary.info/files/pdf_Insurrection.pdf

      Écrit par : bnwab | 26.08.2009

      @ Guillaume : Heureuse de te lire aussi :-))

      Si je comprends bien, tu prends acte de la nécessité de faire front commun tout en montrant les limites de la déclaration de principe de Marielle de Sarnez à Marseille, ce qui me paraît assez pragmatique et judicieux.

      Je suis moi-même d'accord sur les deux premiers volets et leurs déclinaisons et les points d'achoppement que tu soulignes. Il me semble que résoudre toutes ces questions de part et d'autres avant de se mettre autour d'une table serait un minimum exigible avant d'évoquer la moindre possibilité d'une alliance...

      J'ajouterai un point 3 concernant l'éducation et ses fondements pour définir les perspectives de la société de l'avenir et des citoyens de demain... On pourrait comprendre ce point dans le développement durable. Tout est si flou aujourd'hui dans ce domaine et les crispations corporatistes et les lignes de position politiciennes empêchent si fortement l'évolution nécessaire...

      Quant à la révolution que tu appelles de tes voeux (et à laquelle je crois moi aussi même si elle n'explose pas dans les mêmes termes ;-)), il faut réellement mieux en définir les fondements et en activer les germes... Dette économique, écologique OK, dette éthique, crise morale, crise du lien social, crise du sens...

      Et pour répondre à Benoît, j'ai d'anciens élèves qui s'engagent en politique pour changer le monde, oui! Ceux-là le font parce qu'ils sont au lycée, qu'ils ont des enseignants eux-mêmes engagés et qu'ils ne passent pas leurs samedis soirs estivaux devant Secret Story! La revendication ne naît pas ex-nihilo, elle se sème (sans prosélytisme) grâce aux outils d'analyse que l'on peut permettre aux élèves de développer, grâce aussi à l'exemple qu'on leur donne en matière d'engagement au sein de l'établissement ou dans leurs milieux familiaux.

      Les revendications s'expriment aussi dans le slam, le hip-hop, le rap, dans les collectifs de rue: elles sont politiques! Mais il faut leur donner les moyens de s'exprimer sur ce qui compte vraiment: rêver pour eux d'accord et leur donner les mots et les horizons pour le faire! Parce que si leurs revendications s'arrêtent au panier de la ménagère, on n'est pas prêts de faire sortir de la panade les trente générations qui viennent!

      Allez courage! Résistons aujourd'hui et préparons demain... ;-)

      Et un lien de résistance constructive parce que chez Coupat, c'est jamais le cas (faut pas charier, quand on démolit, faut indiquer les pistes de la reconstruction, sinon, on a parlé pour ne rien dire!! ) Merci quand même d'avoir indiqué le PDF, je n'avais pas encore lu...

      A ce propos DANGER! La bonne santé du système éducatif français pourrait être évaluée au fait que les jeunes ne se laissent pas avoir par ce genre de démolition en règle; nos bons dircteurs de cabinets ministériels y verraient encore une justification pour ne pas en changer ;-)

      http://malgretout.collectifs.net/spip.php?rubrique3

      Écrit par : Mapie | 26.08.2009

      @Mapie
      Excellent, sauf le dernier paragraphe: j'ai rien compris!

      Écrit par : GuillaumeD | 27.08.2009

      @ Guillaume: MDR
      Et je ne reformulerai pas, c'était alambiqué, compliqué, improductif et nul au final! C'était normal de n'y rien comprendre... Tant mieux si le reste est passé ;-)

      Écrit par : Mapie | 28.08.2009

      pas de prob :-)

      Écrit par : GuillaumeD | 31.08.2009

      Les commentaires sont fermés.