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29.01.2009

Une autre histoire

 

Il y a tous ceux qui disent non aujourd’hui en France. Trois millions de Français .. et moi et moi et moi. Qui ne bat pas le pavé mais qui a eu une discussion surréaliste avec mon directeur :

" Je viens vous voir car le jeudi, je n’ai pas de cours à donner.

- Et… ?

- Et je vous annonce que je suis gréviste ce jeudi.

- (rires) Je ne vous déclarerai pas gréviste alors ! Et puis vous êtes maître auxiliaire… (je suis en effet précaire dans l’Education Nationale, ce serait peut-être mal vu par l’académie)

- Tant pis. Je veux être considéré comme gréviste.

- Mais je ne vous inscrirai pas ! (mon directeur sait aussi que je vais perdre 80 euros et me souhaitant du bien, il ne veut pas que je perde d’argent « bêtement »)

- Mais comment vais-je montrer ma solidarité au mouvement national alors ?

- En allant manifester !

- Mais mon concours (pour être enfin titulaire de mon poste), je le révise quand ? "

Il éclate de rire. Je n’insiste pas. Je sors.

Je ne sais pas si je suis gréviste aujourd’hui. Je le saurai sur mon bulletin de paie.

Voilà, politiquement je suis dans l’opposition. C’est sûr. Je ne suis pas de gauche, car je ne l’ai jamais vraiment été; et aujourd’hui on n’est pas bien sûr de ce que ça veut vraiment dire.

 

Mais religieusement, je vais être classé parmi les réacs. Je m’en fous. Il y a une vérité que je sais. Et que je livre ici.

Le pape a bien fait de lever l’excommunication des intégristes. Pour deux raisons.

1. Il est garant de l’unité des chrétiens. Et le meilleur moment pour mettre fin à un schisme, c’est le plus tôt possible. Etudier l’histoire à l’institut catholique de Paris m’aura permis d’avoir connaissance de l’histoire des chrétiens. 451, 1054, 1517 … autant de dates qui ne vous disent peut-être rien. Pourtant si j’avais du temps, je vous montrerai en quoi ces dates de l’histoire chrétienne ont des incidences tous les jours sur votre vie. Exmple avec 451: si les Arméniens avaient accepté le concile de Chalcédoine, sans doute auraient-ils été plus unis à l'Europe et davantage soutenus par les autres chrétiens dans les 16 siècles qui ont suivi. Sans doute les Turcs n’auraient pas eu le même comportement vis-à-vis d’eux… Sans doute la possibilité pour les Turcs aujourd’hui d’intégrer l’Union Européenne ne se poserait pas dans les mêmes termes ?

2. Les intégristes courent toujours un risque : celui qu’ils considèrent leur côté radical comme leur principale force. Ce qui est un leurre. Mais avant de s’en rendre compte, ils pourraient déconner et faire du mal aux autres. (A eux aussi d'ailleurs, mais ça, c’est de leur responsabilité). C’est un risque majeur de voir des intégristes sortir du giron de l’Eglise Catholique et de les laisser « partir en vrille ». Mieux vaut les avoir sous contrôle, fut-il « ultramontain ».

 

Il y a des fascismes qui démarrent dans des stades pleins à craquer de foules faussement à l'unisson. D'autres empêchent des fanatismes de croître. Et s'en prennent plein la gueule. Notre humanité est borgne.

C'est aussi pour cela que, lorsqu'au MoDem nous disons que nous sommes prêts à travailler avec la gauche et la droite, je trouve que ça a du sens. Être volontairement borgne, non merci. Mais c'est une autre histoire.

 


Découvrez Gérard Blanc!

 

 

 

 

22.01.2009

Qu’y a-t-il de plus grave? Un hymne sifflé par une population aigrie? Ou un hymne galvaudé par les représentants de la nation?

 

Et si la démocratie manquait de débat parce qu’elle manquait tout simplement de souffle?

Certes le motif de la rébellion des députés de l’opposition est juste. Mais la forme de la contestation est viciée. Je trouve notre Parlement discrédité par ses deux bords

Qu’y a-t-il de plus grave ?

Un hymne sifflé par une population aigrie ? Ou un hymne galvaudé par les représentants de la nation ? Les uns, à gauche, le chantant sans émotion, mais pris par la logique d’un coup de force sommes toutes assez calculateur, et les autres, à droite, ne se levant même pas.

Après des tribunes de stades qui mettent à mal notre hymne, nos propres députés lui mettent un genou à terre.

Hier soir, sur France 5, dans l’émission « C dans l’air », Frédéric Almeida, commentant la religiosité de l’investiture présidentielle américaine, trouvait une forme de religiosité civique dans nos symboles et rituels républicains.

Et si nous n’y croyions plus vraiment ?

Nous serions alors proches d’une crise identitaire française.

 

 

Nous avons encore un petit peu de marge pour refonder un idéal social français. Universaliste. Un idéal capable de proclamer comme le président américain hier, que la France n’a pas de pays ennemis.

Que l’Europe est notre communauté culturelle, notre cadre d’avancée politique.

Que le monde n’est pas hérité de nos grands-parents, mais emprunté à nos petits-enfants. Qu’il n’est pas une marchandise. Qu’il ne doit plus être un terrain de jeu pour enfants gâtés.

Que notre histoire est celle de la dignité et de l’honneur, de l’indépendance pour tous ceux qui veulent vivre libre, de par leur travail, leur force engagée pour la communauté nationale, depuis Vercingétorix, en passant par Clovis, Charles Martel, Charles le chauve, Hugues Capet, Philippe Auguste, Saint Louis, Charles VII, Louis XI, François Premier, Henri IV, et les derniers Louis, pris dans un mouvement de fond historique qui les a dépassés et emportés - celui de l’humanisme, allié à la raison et à l’indépendance de la science - trouvant son apogée dans l’histoire des Lumières,

une histoire de liberté, d’égalité, celle de notre Révolution, et de ses spasmes salvateurs, faits de fondations de républiques et de constitutions, ouvrages maintes fois remis sur le métier,

une histoire de fraternité, ancrée par une tradition d’engagement social exemplaire, débordant !

La France est une terre d’accueil… qui n’est presque plus accueillante. Là encore un manque de souffle.

 

 

Ca fait environ 15 ans que Jean-Louis Aubert a chanté : il est temps à nouveau, de prendre le souffle nouveau … ça me parlait. Depuis, toujours rien. Nada. Nichts. Nothing.

La politique n’est pas un système. Elle est l’expression d’un vivre-ensemble. Si elle est malade, c’est d’abord vers la société qu’il faut tourner sa recherche de diagnostic. Le système, les institutions, ce n’est rien de plus qu’un outil. Formidable et complexe. Mais qui ne vit en fait que par l’attention que lui portent les citoyens. Comme le petit Prince prend soin de sa rose quotidiennement.

Prenons du goût au vivre-ensemble et au legs historique confié par nos ancêtres: l’organisation de nos libertés et leur mise en forme politique. Nous le devons à nos descendants. Nos le devons à nous-mêmes. Ce semblant de vie, cette vie de marionnette dans un système politique sclérosé, personne ne la mérite. Ni nos élus, ni nous, militants et citoyens.

 

 

10.01.2009

Un peu de développement durable et un peu de guerre dans ma journée


1. C’était tout à l’heure, dans l’après-midi. Je revenais d’une réunion dans mon lycée.

Cette réunion avait eu pour but de poursuivre l’organisation d’un voyage scolaire à Dakar. Notre partenariat avec un lycée sénégalais va bientôt commencer. C’est un lycée privé catho, comme le nôtre. Des jeunes aisés, à la vie plus facile. Comme chez nous. Mais là, le projet vaut le détour. Le partenariat se fonde sur le développement durable. Les lycéens-jumeaux doivent réfléchir et agir, chacun dans leurs lycées, puis ensemble, à des petits niveaux bien entendu, sur le développement durable, la sauvegarde de la planète.

Le développement durable devant être à la fois environnemental, économique et social, nous visiterons une usine sénégalaise, un dispensaire, nous planterons des arbres, etc.

Nous visiterons l’île de Gorée aussi. Ce si tristement célèbre lieu d’où sont partis tant d’esclaves pour l’Amérique.

J’ai toujours été sensibilisé à l’Afrique noire. J’y ai laissé une petite partie de mon cœur, suite à différents voyages. Et j’ai étudié l’histoire. On apprend plein de choses à l’université. On apprend par exemple à faire des liens pertinents entre des événements, des comparaisons valables entre des enjeux, d’époques différentes.

« La guerre de Troie n’aura pas lieu ». Giraudoux a écrit cette pièce de théâtre dans les années 1930. Cette pièce se finit quand la guerre de Troie commence. Pièce qui fait froid dans le dos si l'on pense à la guerre 39/45.

En début de semaine j’ai entendu dans les médias : « le conflit israélo-palestinien ne doit pas être importé en France ». J’ai réfléchi. Pas longtemps. Et je me suis dit : "Pigé. Il a commencé chez nous aussi." Pourquoi ? Parce que si les logiques, en l'occurence celles de l'affrontement, sont craintes, c’est qu’elles sont à l’œuvre. Je l'avais compris, certes; toutefois, pour cette nouvelle situation sociale dans mon pays, ce n’était pas intégré en moi.

2. Mais en rentrant de cette réunion, j’ai pris le métro. Je m’y suis tranquillement endormi sur mon bouquin. Réveillé en sursaut. Par des jeunes.  Des musulmans. De la manif. Venus à République pour soutenir la Palestine. Ils rigolent, ils chahutent. Et puis ils crient. L’identitarisme s’installe et se montre. On crie qu’Allah est grand dans la langue du prophète. Sans respect ni pour l’un ni pour l’autre. Ces jeunes ont 16 ans grand max. Ils ne font peur à personne dans la rame. Ils gênent, c’est tout. Et puis voilà. J’entends le mot « juifs », mi-tu, mi-scandé. Je tends l’oreille, prêt à intervenir. La provoc ne va pas plus loin. Des filles entrent. Elle crient que c’est l’humanité qui est tuée à Gaza, avec des slogans tout faits. Puis rigolent. Se découvrant capables de crier dans le métro, mais essayant surtout d’assumer et n’y arrivant pas tout à fait. Ceci n'est que mon point de vue. Je pense qu’elles font honte à ceux qui souffrent directement des bombardements. Mais je n’ose pas leur dire. Je trouve la phrase qui me vient à l’esprit trop moraliste. Qu’est-ce que c’est dur de s’adresser à une conscience. Alors à des consciences !

Les garçons sortent, tout contents de courir vers leurs potes. Le métro ne redémarre pas. On est à République. Je quitte la 8. Je  vais prendre la 3. Pour choper Saint-Lazare... et poursuivre ma lecture de l'Evangile selon Pilate. A quand le Coran selon George Bush ?

Bref.

J’ai acquis aujourd’hui une certitude inébranlable : Aucune identité ne doit se former dans la victimisation. Les identités culturelles, communautaires, peuvent être développées. Elles doivent l’être. Mais alors sur la base de la dignité. Jamais sur celle du droit de la victime. Si l’identitarisme se développe sur une souffrance légitimante, il fabrique du fascisme.

Le chemin de la paix, c’est la dignité reconnue et partagée.

Le chemin de la paix, c’est, comme l’a dit Martin Luther King… allez, je vous en garde un peu pour plus tard

 

 

 

07.01.2009

C'est le Pérou

Une copine tient un blog sans prétention. Suivez-la au Pérou. De là, suivez 4 de nos amis, ailleurs dans le monde.

C'est un peu de mon oxygène actuel, bien utile pour tenir le choc dans ce monde de brutes :-)

04.01.2009

22, v'la Sarko!

Est-ce qu’il y va " to do the job, only to do the job " ? Ou bien pour créer un précédent plus médiatique encore qu’un bon vieux " what do you want me to do? that I get in my plane and go back in my country?" ??

Non Sarko, le pompiste qui a ramené l’essence à un prix raisonnable (comment ça, ce n'est pas lui!?) , devient le pompier qui part éteindre un incendie… mais cette fois-ci, c’est une guerre plus grave et plus endémique que celle de Géorgie.

A mon avis, il craint le retour de flamme. Mais puisque rien ne lui semble pire que la crise économique actuelle, il se lance, le pompier. Son activisme va agacer les Israéliens. J’en mets ma main au feu.

 

La paix n’est pas la tranquillité. C’est la seule chose que je veux dire aux Israéliens. La tranquillité, c’est « chacun dans son coin »… c’est l’origine de la guerre. La paix, c’est la vie, c’est la rencontre, c’est le mouvement. Un mur ne permet pas la paix. La sécurité des uns ne permet pas la paix de ces « uns ». Et donc la recherche de sécurité ne permet pas la sécurité.

Israël et Palestine vivront de co-développement, ou...