Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18.10.2010

manipulation

Hier, j'ai mis en ligne une vidéo et quelques lignes.

En 1948, les actualités françaises avaient informé les Français du décès d'un homme politique tchécoslovaque. On entend sur cette vidéo ces mots: "Aujourd'hui Jan Masaryk est mort. En pleine nuit, il s'est jeté du quatrième étage"... Et aucune autre hypothèse n'est donnée. Pas le moindre doute n'est proposé. C'est un suicide. Tous les Français informés alors ont tous cru, que dis-je!... ont tous su que cet homme politique de centre-droit avait mis lui-même fin à ses jours. Le pourquoi est difficile à établir... Il est très difficile à établir, en effet, et il y a une bonne raison à cela. Sur Wikipedia (je n'en finis pas d'aimer cette encyclopédie libre en ligne!), j'ai découvert la chose suivante:

Démocrate convaincu, il participe au gouvernement d'union nationale après la Seconde Guerre mondiale. Il est trouvé mort à Prague sous les fenêtres du ministère des affaires étrangères en mars 1948 (les communistes de Klement Gottwald soutenus par l'Union Soviétique de Staline ayant pris le pouvoir par la force en février 1948). La police conclut à un suicide alors que beaucoup croient à un assassinat politique suite au putsch communiste dans ce qui serait l'une des dernières défenestrations de Prague. En 2004, la police tchèque a rouvert l'enquête et a conclu à un assassinat.

 

Ce que j'ai à en dire est simple. En 2004, vu qu'il n'y a presque plus d'enjeu politique ou social, la police a pu faire une enquête et établir la vérité.

Mais nous! Pour nous aujourd'hui, combien d'infos données vitesse grand V avec une seule interprétation gobons-nous chaque jour? Jusqu'où sommes-nous trompés par les manipulateurs politiques et les simplificateurs médiatiques?

Pourquoi serait-il honteux de poser des questions sur le suicide de monsieur Bérégovoy? Pourquoi serait-il intolérable de poser des questions sur l'organisation des attentats du 11 septembre 2001?

Toute autre chose: Est-il judicieux de laisser nos esprits lire les petites phrases défiler en bas des chaînes d'information continue? Je me demande si un jour, on ne mentira pas aussi sur les résultats sportifs... vu le niveau économique terriblement exponentiel, avec ces paris en ligne qui deviennent une source tellement juteuse. On trouvera des lobbys, mais surtout au milieu de tout ça quelqu'un de bonne foi un peu aveuglé, pour expliquer qu'il ne faut pas faire de scandale car les intérêts économiques en jeu sont trop énormes... trop d'emplois à la clé! Toujours cet argument de la générosité, du salut du peuple, pour tordre ou dissimuler la vérité.

Or, aujourd'hui nous le savons, le populisme et la démagogie sont les pires cancers de notre démocratie. Je ne veux pas entamer un hurlement de loups ou un chant du cygne. Je veux du concret. Est-ce que, oui ou non, des dispositions peuvent être prises pour que le peuple vote de plus en plus en connaissance de cause, lors de chaque élection?

Qui est en mesure de proposer de guérir nos médias et de remettre nos systèmes d'information sur pied?  Qui est en mesure de garantir que les citoyens pourront savoir avec suffisamment de précision ce qui a été fait en leurs noms pour chaque mandat local, régional et national?

Et spécialement depuis la semaine dernière, je me demande:

Qui peut être suffisamment fier de ce qu'il fait au sein de la société pour aller regarder au fond des yeux ces jeunes? A ces jeunes qui crient leur hargne en cassant tout, leur dire tout simplement: Oui, on a raconté une jolie fable, celle de l'intégration de tous, de l'égalité des droits et des chances, mais c'est vrai, en fait, notre système est ultra-compétitif et vous en êtes les perdants, et même pire, vous en êtes les victimes. Oui c'est une honte, et ce n'est pas acceptable. Non, vos vengeances ne touchent pas les bonnes personnes. Mais oui c'est le hasard qui t'a frappé, humilié, rejeté, toi, au sein de cette société pas totalement horrible, mais si tragiquement borgne (où notre générosité s'applique à certains domaines et nos combats économiques à d'autres!!!) Alors oui, toi aussi, tu frappes au hasard. Mais s'il te plaît, calme-toi. Nous allons essayer encore de construire un espace où nous pouvons tous vivre ensemble dignement. Et je n'accepte pas que cela se passe sans toi.

Qui pourrait dire ces mots? Pas une seule personnalité politique, en tout cas. Pas une seule n'a renconcé à cette drogue dure, obligatoire pour gagner un mandat national, tout comme la cocaïne semble obligatoire pour tenir un show télé, cette drogue qui tient notre démocratie dans son gant de velours: la manipulation des esprits.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et qui aura l'humilité de reconnaître qu'il s'agit de ne PLUS l'accepter, car malgré tous nos discours tous plus émouvants les uns que les autres, en fait, nous avons accepté que ce combat social existe, qu'il fait des perdants et des victimes. Et nous avons accepté seulement de ne regarder  que les perdants en se disant que viendrait le jour où la roue tournerait et qu'ils pourraient enfin être des gagnants. Mais quand avons-nous regardé les victimes de nos compétitions scolaires et économiques? Seulement voilà, cela nous obligerait à relativiser notre modèle de société. Qui aura ce courage de regarder jusqu'au fond et pas simplement à la marge en laissant alors échapper juste quelques regrets...


Pour l'égalité des retraites entre le peuple et ses plus hauts représentants politiques? Amendement rejeté !

Des députés écolos ont proposé un amendement visant à aligner les régimes des retraites des membres du gouvernements, des députés et des sénateurs sur le régime général.

Cet amendement a été rejeté par la majorité de l'Assemblée Nationale. C'est visible en haut à gauche de la page du site de l'Assemblée Nationale relatant cette proposition d'amendement:

http://www.assemblee-nationale.fr/13/amendements/2770/277...

Les efforts actuellement demandés à l'ensemble des Français ne sont pas valables pour nos représentants politiques. Honteux. Il me semble nécessaire de chercher un moyen de faire payer ceux qui ont rejeté cet amendement. Moyen légal, cela va sans dire. Toute application de la loi, ou modification de celle-ci, permettant de faire progresser la Justice est le meilleur moyen de renforcer les fondements de notre loi, de notre contrat mutuel pour mieux vivre ensemble.

Merci à Sylvie Tassin de l'information.

16.10.2009

Je ne renouvelle pas mon adhésion au MoDem, mais je suis plus que jamais sympathisant.

 

Je reconnais qu'avec ce titre, tout comme souvent dans cette note que j'ai plusieurs fois relue, « je souffle le chaud et le froid »… Je vous prie humblement d'essayer de suivre mon explication, tout au long de ses méandres.

 

J’ai été plus d’une fois railleur vis-à-vis de François Bayrou, en évoquant plus ou moins directement son management du Mouvement Démocrate.

J’ai très vite su, à la fin de l’été 2007, qu’il n’avait pas pris à bras le corps la vague d’énergie – certes très cacophonique – des militants enthousiasmés par la fondation du MoDem.

J’ai ensuite appris que cet été-là avait été très difficile pour lui personnellement. Se remettre d’un moment aussi particulier que cette « rencontre avec le peuple » constitué par la campagne présidentielle fut très dur. L’incompréhension de nous autres militants et nos critiques, moqueries, qui s’en sont suivies n’ont pas dû l’aider à nous faire confiance. OK.

Puis la deuxième vague de défections a commencé avec Cavada, et le député Thierry Benoist, ainsi qu’un nombre pas si petit que cela de militants actifs de l’UDF rejoignant aussi le Nouveau Centre… tandis que Jean Arthuis préparait doucement (non sans prendre soin de ne faire aucun cas du MoDem dans sa vie publique) son aventure… pas moins personnelle que celle de Bayrou à mon avis, mais à une échelle plus petite - donc moins coupable, peuvent penser certains esprits étriqués.

A cause de ces tentatives nombreuses et multiples de déstabilisation et de discrédit à l’encontre du MoDem, je trouvais des excuses à la tendance autocratique de notre président fondateur.

De plus, par le fait que de nombreuses choses restaient possibles (je rappelle - en espérant n’avoir aucun commentaire à ce sujet - que je participais à l’aventure MoDem aux côtés de Quitterie Delmas et Virginie Votier, car l’horizon y était toujours présenté de façon motivante), je pensais que, malgré le verre à moitié vide, le verre à moitié plein était vraiment du plein et pas du flan.

 

Aujourd’hui, j’ai deux problèmes très précis avec le MoDem.

1. « François Bayrou décide de tout avec Marielle de Sarnez ». Critique connue. Ce n’est pas d’abord à cause d’un soit disant problème de démocratie interne que je suis gêné par cela.

Ce problème-là dérange surtout ceux qui voudraient être calife à la place du calife. Même si le calife a pour fonction dame pipi au local de la section d’ailleurs. C’est le sentiment qui est laid. Et ce sentiment ne se mesure pas à la hauteur du pouvoir visé, mais au mensonge intérieur supporté par l’ambitieux vizir. Alors, qui peut juger puisque c’est intérieur ? Personnellement, je me prends souvent à penser : « ne juge pas ! qui es-tu pour juger? ». Ce n’est pas facile, tant certains n’ont pas peur du ridicule!! D’où l’absolue justesse de les comparer à Iznogoud.

Là encore, ce ne doit pas être facile pour Bayrou de diriger une bande d’Iznogoud de petit niveau.

De cette critique au moins, je peux me placer en-dehors. Grâce au conseil de mon père, j’ai toujours fait en sorte de ne briguer aucune place au MoDem tant que le projet défendu lors d’élections publiques ou internes - et ma place au sein de celui-ci - n’était pas préalablement défini un minimum. Je tire aujourd’hui le constat, un peu amer, que je n’ai jamais été candidat à quoi que ce soit. Certes, je n’ai pas toujours été très présent. Mais aussi, personne n’est venu me chercher avec un projet suffisamment défini.

Bref, je serai le premier à reconnaître que nombre de militants sont injustes et ignorants face à la difficulté de François Bayrou de mener son combat. Je l’ai été. J'avoue un vrai manque d’empathie pour quelqu’un qui a eu à supporter de si fortes pressions de tous ordres et à tous niveaux. Attention, je ne le plains pas. Je sais bien qu’il a choisi de vivre cela. Mais franchement, quand on prend l’autocar, est-ce que tout le monde gueule sur le chauffeur au moment où il fait ce qu’il peut dans les passages difficiles à négocier ?

Mais voilà. Mon problème est que : si Marielle de Sarnez est numéro 2 de notre Mouvement, pourquoi ne pas l’officialiser de manière claire et nette ??

Je veux être ici parfaitement clair et parfaitement sincère: ce n’est pas ici la proximité de nos deux chefs qui me gêne, c’est la valeur que l’on donne à l’organisation institutionnelle. Aucune entreprise ne se permettrait de fonctionner ainsi. Tout simplement parce qu’à long terme, ce n’est pas viable. De ce fait, je pense que le projet défendu par notre parti est profondément handicapé par cette faute structurelle. En outre, la démocratie a aussi pour principe la transparence de la représentation du pouvoir. Je ne parle pas de transparence totale car celle-ci est un piège dangereux. Mais un minimum est à définir. Sinon, le pouvoir n’a tout au plus de démocratique qu’un vernis. Et surtout les conséquences à long terme sont désastreuses du point de vue de l'objectif visé.

2. Pourquoi n’ai-je plus la foi dans ce MoDem ? Voici ma deuxième raison.

C’est très simple... Parce que nous sommes beaucoup trop loin des citoyens.

Ce qui m’intéressait en 2007 était le fait que nous proposions autre chose que des luttes stériles entre gauche et droite.

Pourquoi sommes-nous aujourd'hui tombés dans le panneau de l’opposition politicienne face à l’UMP ? Sans doute parce que nous n’avons pas mis à jour le logiciel politique de l’UDF devenu MoDem.

« Démocrates », affichions-nous fièrement. Mais quand sommes-nous sortis de nos habitudes pour aller vers ceux qui ne comprennent rien au jeu politico-médiatique ?

Et tiens, au passage... Quand sommes-nous allés servir la soupe populaire ?

Se taire d’abord. Observer. Puis écouter. Puis réfléchir ensemble.

Il est évident que des dizaines de millions de citoyens seraient intéressés si la réflexion partait de leurs réalités et pas de ce que nous, militants - de quelque parti que ce soit d'ailleurs - , tentons de leur expliquer. Ils accepteraient alors d’écouter ce qu’il y a de difficile dans la conception politique de la société.

Il y a certes quelque chose d'unique que nous portons: C'est un écartèlement entre dimension socio-économique et dimension politique. Cet écartèlement est un sacrifice qui nous coûte cher, mais qui fait notre profonde valeur sociale. Cette lettre de noblesse du militant nous renforce, et à juste titre. Mais comme tout chevalier, nous tendons à devenir des militaires, toujours prêts à faire parler les armes. Toujours prêts aussi à nous parer de la défense de la veuve et de l’orphelin (en l’occurrence la défense des citoyens, "qui iraient tellement mieux si on suivait les idées du camp défendu par nous"... hum, tu parles. )

Et ainsi, voilà que nous retombons dans la défense d’intérêts catégoriels... sans même nous en rendre compte. Nous défendons notre bout de gras. Parce que le plus important devient de réagir au plus vite aux propos de nos adversaires politiques.

En luttant par des discours de justification, d’attaque des mauvais comportements des ministres, en luttant par je ne sais quelles pétitions secondaires, par des groupes Facebook ou autres, nous perdons si souvent la visée première de notre Mouvement Démocrate : l’intérêt général, corrélé à l’émergence du citoyen responsable et conscient, de la personne humaine libre et digne.

Or, à ce niveau, l’objectif est le chemin.

Cette phrase m’a été soufflée par une amie chère. La manière d'arriver est pour moi notre seule dignité, car elle comprend l'exigence de la vérité.

C'est tout le contraire des procédés démagogiques, qui produisent un pourrissement social aussi dangereux qu'un poison mortel.

C'est tout le contraire du marxisme qui voulait faire advenir un paradis en passant par la violence d'une dictature des opprimés. Je reformule cette idée, idée pour moi inévitable, inaltérable : La fin ne justifie pas les moyens. La fin est dans les moyens. La vérité n'est pas une toge dont on se drape. Elle est un feu.

 

« Que vos actes soient le changement que vous voulez voir dans le monde ». (c'est de Gandhi)

Parce qu’aujourd’hui, je ne peux plus vivre cette phrase en tant que militant du MoDem, je ne renouvelle pas mon adhésion.

Je reste "sympathisant" et renouvelle tout mon soutien au collectif « Générations Engagées », qui compte en son sein des citoyens d’une rare qualité.

 

 

Quant à ceux qui voudront m'inviter dans d'autres formations politiques, c'est NIET. Le Centre démocrate est ma famille politique.

 

25.06.2009

Pourquoi être professeur?

Cette question n'est pas à poser aux élèves car ils se le demandent plus que nous.

Une de leur grande question est de ce style:

A quoi ça sert dans la vie de savoir calculer le cosinus d'un triangle, l'aire d'une sphère etc etc etc?

A ce statut Facebook d'une de mes anciennes élèves, j'ai posté ceci en commentaire:

A pas se laisser impressionner le jour où on construit un pont!!!

 

Voilà pourquoi être professeur : transmettre, pour permettre. Chaque jour, semer des graines de liberté.

Hélas, autre celui qui sème, autre celui qui moissonne.

En est-il de même en démocratie? Il y aurait les partis qui sèment et ceux qui moissonnent...

Probable, mais pas sûr. Pas sûr du tout. Le vent va bien finir par tourner.

 

07.09.2008

Lettre ouverte à Farid Taha, avant ma "retraite"

Farid,

j'avais d'abord admiré ta capacité d'engagement et ton énergie il y a plus d'un an déjà au moment des tout débuts du MoDem, ainsi que tes exigences démocratiques radicales.

Puis, tu as transformé ta critique de Bayrou en une critique adressée à de plus en plus de monde, tu as fait croire deux fois à ton départ du MoDem, et me semble-t-il, tu y es toujours et en tout cas tu es très présent sur la blogosphère MoDem.

Je respecte, de par mon éducation, tout avis qui diffère du mien. Nous avons parfois (rarement) eu quelques échanges par mailing-list ou blog interposé, et souvent, nous n'avons pas été d'accord. Mais cela m'a toujours surpris que tu pourfendes autant d'autres personnes. Il me semblait que tu voulais qu'on fasse "tout comme toi", et justement c'est ce que tu reprochais précisément aux autres.

On en arrive ce soir à ton commentaire sur mon blog :

" Tant que les "démocrates" (Désolé mais je mets entre guillemets) n'ont pas perçu ces évidences, je me sens un devoir d'éclairer les moutons perdus, tel un berger hélant, histoire d'attirer leur attention, pour les prévenir d'un danger, ...

Qualifier de posture, un tel acte (civique ?) c'est presque une attitude anti-démocratique ;-)
"

Farid, tu considères les autres militants comme des moutons incapables de clairvoyance, ou comme des humains corrompus et/ou aveugles! Comment veux-tu qu'on le prenne? Dans ces conditions, crois-tu qu'on peut te faire confiance?

Je ne fais pas confiance aveuglément à Bayrou. Mais j'ai aussi compris que s'il a toujours fermement tenu les rênes du MoDem, ce n'est pas contre les nouveaux venus, idéalistes et exigeants, c'est contre les attaques et coups bas du Nouveau Centre et autres pro-UMP.

Si l'avenir me donne tort, je quitterai le MoDem. Un point c'est tout. Pour des questions de cohérence personnelle. Par par engagement envers toi, car on ne se connait presque pas et tu n'es pas le centre du monde. Tu n'es que le centre de ton monde. La nuance est de taille.